09/11/2011

Jolinar

Jolinar ne se souvient de rien. De rien de ce qu’il a pu être en tant qu’humain, de rien de ce qu’il fut avant d’être capturé par l’Eglise catholique, par l’évêque de Fréjus, alors qu’il était en quête du corps miraculeux de Marie-Madeleine, lui qui était un fervent chrétien d’obédience nicéenne.

L’évêque était dangereux parce qu’il était curieux, il était efficace parce qu’il était sans remords, il était admirable parce qu’il assumait. Jolinar était un vampire… Qu’est-ce qu’un vampire ? Peut-il se nourrir d’autre chose que du sang humain… que de sang dans l’absolu ? Pourquoi le feu et le soleil sont-ils aussi craints ? Pourquoi la nuit est-elle l’élément des vampires ? La biologie est donc morale puisque tous les symboles du mal et du bien se retrouvent dans les créatures appelées vampires : le feu purificateur, la lumière divine, les ténèbres de la nuit, la malédiction du sang…

Les tortures endurées par Jolinar furent innombrables et durèrent des semaines et des semaines. Mais même cet enfer, Jolinar ne s’en souvient pas. Tout ce qu’il a appris sur sa propre personne, ce sont ses frères de clan qui le lui ont appris. Il semble que Jolinar fut un membre éminent, en tout cas respecté, au sein des Malkavians, ces descendants de Malkav, le premier d’entre les Fous. Il était doué, ses oracles étaient réputés et sa folie tempéré par un caractère hospitalier et sociable.

L’expérience vécue à Fréjus l’a changé à tout jamais. Outre son amnésie, Jolinar a vu son visage partir en lambeau à jamais, marqué par les morsures du soleil, du feu, de l’acide et autres diverses expériences menées par l’évêque et ses séides. Bien sûr, son corps aussi a été marqué, mais dans une moindre mesure. Par le dégoût ou la peur, pour d’autres raisons plus obscures que la raison ne saurait reconnaître, Jolinar ne s’est plus jamais nourri sur le corps d’un prêtre. Jolinar aime à se comparer à ce propos aux juifs qui ne se nourrissent pas de cochon : les prêtres sont devenus pour lui un aliment tabou.

Curieusement, Jolinar a assimilé son impossibilité de se créer une descendance à cette expérience traumatisante (bien qu’oubliée) vécue dans sa chair à Fréjus. On lui a dit qu’il n’avait jamais eu d’infants avant cela… Peut lui importe, ses buts et sa philosophie n’imposent pas la création d’une lignée.

Jolinar a pu s’échapper de Fréjus grâce à d’autres Fous, venus le sauver tout en mettant fin à l’existence de l’évêque. Un incendie fut même déclaré dans le palais épiscopal et toutes les preuves accumulées sur l’existence des vampires détruites. Les frères Malkav qui ont participé à cette expédition devaient une dette à Jolinar. Dans la continuité de cette créance, ils lui racontèrent ce qu’ils connaissaient de sa vie. Jolinar apprit donc ce qu’il était à la manière d’un conte récité le soir au coin du feu…

Jolinar est né sur les bords de la mer Noire dans les environs de Trébizonde, au sein du royaume du Pont, entre le IIème et le Ier siècle avant JC. Il a beaucoup voyagé par la suite autour du Pont-Euxin (la Mer Noire), apprenant beaucoup des populations comme des vampires qui se cachaient derrière. Les routes caravanières menant vers la lointaine Cathay, la bordure des steppes et des empires nomades qu’elles couvaient, le souvenir de la Perse puis d’Alexandre, l’héritage des Grecs et des Galates, avant que Rome ne vienne déployer sa domination sur la région… Tout cela formait un vaste métissage qui profita au jeune Jolinar et abreuva son insatiable curiosité. Puis Jolinar s’éloigna alors que se répandait la religion chrétienne, d’abord en Grèce et en Asie Mineure. Il revint dans son pays d’origine pour y observer les cultes de Mithra, d’Isis et de Glaucos (le Serpent). Il remonta la source de ces cultes en visitant l’Egypte puis le royaume des Parthes, en Iran. Ceux qui lui racontaient sa propre histoire rapportèrent aussi les rumeurs faisant état d’un voyage jusqu’à l’Indus et même au-delà, à la recherche des philosophies des prophètes Bouddha et Mani. Il revint et acquis dès lors une grande réputation parmi ceux de son clan. Il allait de villes en villes rencontrer les anciens du clan, pour leur parler tout  autant que pour les écouter. Et ce fut ainsi que ses pas le menèrent à Fréjus…


Jolinar a pu comprendre que son clan veille sur sa personne. Où qu’il aille depuis son emprisonnement, il est bien accueilli et aidé dans ses démarches. Il a repris ses pérégrinations dans le monde, de préférence dans les pays chauds ou désertiques, ce qu’il affectionne le plus : les villes de la Méditerranée, celles de la Mer Noirs, les désert d’Arabie ou de Libye, le plateau iranien. Sans faire attention à ce qu’il avait pu être vraiment avant, Jolinar est naturellement redevenu un mystique traçant sa route au gré de ses voix intérieures et de ses illuminations. Les rumeurs à son propos ne cessent de répéter comme une litanie : « prophète un jour… jusqu’à la tombe ! ».


En Iran, il avait aussi connu des membres d’un autre clan de vampires, les descendants de Lassombra, le « dieu » des Ténèbres. Certains d’entre eux se disaient les adeptes de la Via Erebia, une philosophie qui l’a séduit pour le potentiel de révolte et de réflexion qu’elle recèle. Les fidèles de cette voie croyaient fermement que le monde n’avait pu avancer tout le long de son histoire qu’à la suite de révoltes : il y avait d’abord eu Lucifer, qui s’était éloigné de Dieu lui-même, puis avaient suivi Adam et Eve qui avaient quitté le paradis terrestre, la demeure de Dieu en cette terre, ensuite Caïn, le premier assassin, devenu le premier vampire en s’éloignant de la lumière du soleil (c’est-à-dire le regard de Dieu). La création divine ne pouvait devenir plus forte, mature, qu’en s’émancipant de la tutelle divine, ce que les faibles appelaient des malédictions. Pour ces fidèles, le dernier révolté était leur ancêtre, le dénommé Lassombra. Plus un peuple s’émancipait, plus il devait renoncer aux œuvres de Dieu, à ses « lumières ». les vampires étaient créatures de la nuit. Les membres du clan de Lassombra manipulaient les ombres comme un potier son argile… Il s’agissait là d’une voie que Jolinar aurait volontiers eu tendance à suivre comme une philosophie, au travers de sa propre voie, celle des révélations. Il s’en imprégna mais resta indépendant et fidèle à ses croyances personnelles.


Jolinar est constamment à porter des « masques », jamais les mêmes, bien que certains soient des constantes, des rôles plutôt,  adaptés plus volontiers que d’autres à une circonstance. Ainsi, préfère-t-il l’homme à forte carrure pour le rôle de guerrier, la femme élégante et séductrice pour la cour, le vieil homme rabougri et grisonnant pour les bibliothèques, le mystérieux oriental taciturne, racé et fin pour l’assassin…

Jolinar a développé, quand il a été vampirisé, une étrange schizophrénie. Né aux Ténèbres avec une double personnalité, Jolinar a appris des autres Malkavians, qu’à chaque fois qu’il était tombé en torpeur (c’est déjà arrivé deux fois), une de ses anciennes personnalités est morte tandis qu’une ou plusieurs autres apparaissaient[1]. Chaque personnalité s’appelle Jolinar, en étant consciente d’être un Malkavian, mais sans forcément connaître (et encore moins comprendre) cette folie originelle. Jolinar est un vampire qui suit la voie des Révélations et de l’Illumination. Mais il s’agit d’une sorte de base sur laquelle repose l’une des personnalités existantes, qui ont toutes développé une voie particulière, qui leur est propre, mais qui ne rentre pas en fait en contradiction avec la vraie voie de Jolinar. Il en va de même pour la nature de Jolinar, qui reste celle d’un passionné, alors que l’attitude des uns et des autres varie.

Les personnalités varient lorsque Jolinar tombe en torpeur[2]. C’est la règle la plus immuable, même s’il est arrivé qu’à d’autres occasions, une personnalité apparaisse en remplacement d’une autre.

Jolinar ne se rappelle pas des personnalités qui sont mortes, même si certaines de ses personnalités actuelles son conscientes de cette réalité. De toute façon, suite aux tortures infligées par l’évêque de Fréjus, Jolinar est devenu amnésique.

Les personnalités d’origine de Jolinar ont toutes disparues. La première des deux a disparu lors d’une première d’une première torpeur survenue vers les alentours de l’an 0, quelque part en Palestine… Il en est résulté la personnalité de l’ « ermite errant ».

Quand l’évêque de Fréjus a fait subir sa curiosité à Jolinar, ce dernier est tombé en torpeur. A son réveil, un large pan de son passé était tombé dans l’oubli, de même qu’une autre de ses personnalités. A la place avaient émergé deux nouvelles personnalités : le « compagnon » et le « révolté »…

Le Vagabond



Le vagabond a une double nature de passionné (vous trouvez votre joie dans une passion, ne vivez que pour elle… Vous cherchez l’excitation dans toute chose) et de déviant (vous avez des goûts étranges. Votre pensée indépendante ne se satisfait pas de l’opinion générale). Son attitude est visionnaire (voit toujours plus loin que les limites imposés par la société et parvient à y voir des merveilles. Un visionnaire à une imagination débordante).

Le Révolté


Jolinar considère les vérités de la Via Erebia (cf. Via Erebia) à l’aulne de son propre clan. Les disciples Lassombra de Erèbe considèrent l’évolution du monde comme un éloignement graduel des forts vis-à-vis de Dieu (Adam et Eve quittent le paradis terrestre, puis Caïn s’éloigne du regard de Dieu symbolisé par le soleil et le jour, puis Lassombra approfondit pleinement son lien avec les Ténèbres primordiales qui existaient avant Dieu et sa « Lumière »), le but étant de se rapprocher des origines « ante-Dieu »: Dieu est entré dans l’histoire du monde quand il a lancé l’étincelle de sa création au sein des Ténèbres, « Et la Lumière fut »… Mais avant Dieu, ce n’était pas le Néant, c’était bel et bien les Ténèbres… Les adeptes de la Via Erebia ne sont pas des nihilistes, la Via Erebia étant plutôt un « antithéisme » qui affirme l’existence de Dieu mais a la volonté de se défaire de lui, de le dépasser, en somme, de le tuer… Dieu selon Erèbe est un tyran qui couve son monde de son autorité mais qui a commis l’erreur de créer un être « à son image » et donc pouvant un jour l’égaler (voir de le dépasser). Dieu ressemble à un parent qui a enfanté « à son image » mais qui refuse que l’enfant grandisse et devienne à son tour un adulte autonome : ainsi l’humanité a-t-elle été exilée du Paradis céleste, puis les Caïnites de la lumière du jour, tandis que les Lassombra commençaient à pouvoir manipuler les Ombres elles-mêmes.
Mais les disciples de la Via Erebia ne jugent cette évolution que du seul point de vue Lassombra, les Ténèbres faisant partie du corpus philosophique de la voie. Ils ont également fondé leur style sur une attitude stoïque.
Jolinar n’est ni un stoïque, ni un Manipulateur d’Ombres. Il a donc changé certaines données de base.
Jolinar considère d’abord que la « rupture » ayant permis de s’extraire de la tyrannie de Dieu a toujours été accompagnée d’une « punition » proportionnelle[3], et que la lutte pour dépasser cette « punition » a toujours été la source de la « rupture » suivante. Ainsi Adam et Eve ont pu s’échapper de la prison d’Eden et devenir des êtres humains capables de dominer et de transformer la nature à l’image de Dieu. Mais en contrepartie, les Hommes ont reçu comme « punition » la Mort. Si Caïn a pu dépasser sa condition de mortel, il a été soustrait à la Lumière solaire, le « geôlier de Dieu ». Si les petits-infants de Caïn ont pu se révolter contre le « Remords de Caïn » (concernant son crime) et s’échapper de leur prison appelée Enoch, leur unité en punition fut brisée (comme l’humanité suite à l’épisode de la tour de Babel), chaque fondateur de clan recevant sa part de la sanction…
Les clans sont les héritiers de cette dernière rupture. Une course s’est engagée entre eux, car un être issu de l’un d’entre eux sera cause de la prochaine rupture. Les disciples d’Erèbe ont pris une certaine avance (ainsi que, jusqu’à un certain point, les disciples des voies des Métamorphoses, du typhon ou du Paradoxe…).

Les Malkav ont reçu comme héritage la Folie. Elle est à la fois clef de savoir et de compréhension, outil de communication et arme. Malkav était un oracle qui connaissait l’avenir mais ce savoir, trop grand pour luiavait son sombre pendant : la Folie.

A charge pour l’initier de mettre fin à ce fossé, de recoller les morceaux. Quand il aura imposé au reste du monde ce que le reste du monde appelle sa folie, alors cette dernière sera devenue la norme et le Fou sera redevenu le Prophète qu’il était… La Rupture à  venir sera alors advenue.
Cette voie militante est celles de la Folie et des Prophètes.

Comprendre sa position dans le monde est primordiale pour celui ou celle qui voudrait dépasser cette place et renverser les hiérarchies existantes. La Folie sera son arme. L’unique instinct est une erreur car la simplicité de la vie animale rabaisse le vampire au rang d’animal et les descendants de Caïn sont bien plus que cela. L’unique rationalité est un leurre, elle est l’arme qui a permis à l’humanité de pouvoir devenir maîtresse et manipulatrice de la Nature, à l’image de Dieu. Mais pour avoir mangé le fruit de l’arbre de la connaissance, l’humanité a été condamnée à être sujette à la mort. Ne s’en remettre qu’à la rationalité, c’est se rabaisser au rang d’humain, alors qu’un vampire est bient plus que cela. Caïn est devenu le meurtrier de son frère Abel et à sa suite, les vampires sont devenus les prédateurs de la race humaine.

Etre un vampire, c’est accepter sa part animale et sa part humaine, car le vampire est issu de l’humain lui même né au sein du monde animal. Mais le vampire porte en lui des spécificités, et l’une d’entre elles est la Bête. La Bête n’est pas se qui rapproche le vampire de l’animal, grave erreur de la part de ceux qui vivent comme des sauvages dans la nature. La Bête est un monstre, qui tue pour son honneur et ses humiliations, pour sa soif de sang ou en réaction à la peur. L’initié, s’il veut encore évoluer, se doit de maîtriser la Bête sans la nier. Ainsi l’héritage de Caïn sera-t-il dépassé. Enfin, chaque fondateur de clan a légué son propre héritage. Pour les Malkavians, il s’agit de la folie. L’initié aura pour tâche de comprendre ce qu’est cette folie et ce qu’elle signifie intimement pour lui. Quand il l’aura fait, il pourra dépasser ce stade, dépasser l’ancêtre dont il est issue, Malkav, et initier une nouvelle évolution pour lui et ses descendants, jusqu’à que l’un d’entre eux ne rompe à son tour avec l’initié…

Hiérarchie des péchés de la Via Furiasa & Profesia

1-      Manquer une occasion d’user de la Folie, pour soi, contre les autres. La Folie est l’identité des Malkavians et leur outil de prédilection pour dominer et manipuler la nature, les Hommes, les autres vampires.
2-      Manquer une occasion d’accroître son savoir.
3-      Vouloir restreindre les humeurs de la Bête alors qu’il n’y a pas de raison à cela.
4-      Laisser la Bête dominer le corps, l’appeler, alors que rien ne la poussait à sortir.
5-      Ne pas utiliser la Folie comme médiation entre soi et le Monde. Les hiérarchies sont ce qu’elles sont, il faut respecter le fort qui le mérite et ne pas maltraiter le faible qui n’a pas démérité. Mais au sein de ces chaînes, la Folie est la rouille qui s’installe et sera la cause un jour de la brisure des maillons. La Folie est cette arme douce qui tue et ce médicament radical qui soigne à la fois.
6-      Développer des pouvoirs de sang qui ne soient pas ceux hérités de Malkav, en particulier la démentation.
7-      Succomber aux extrêmes : l’initié n’a pas à se fourvoyer dans les erreurs du passé, il n’est ni un animal, ni un être humain, ni un monstre.
8-      Ne pas chercher à ébranler activement le Monde : plus il tremblera, plus il s’effondrera vite.
9-      Regretter ses actes.
10-  Refus d’étudier pendant au moins deux heures par nuit sa Folie, comme partie de soi-même, comme médiateur avec le monde.

Le révolté a une double nature de passionné (vous trouvez votre joie dans une passion, ne vivez que pour elle… Vous cherchez l’excitation dans toute chose) et de déviant (vous avez des goûts étranges Votre pensée indépendante ne se satisfait pas de l’opinion générale). Il a une attitude d’architecte (vous avez un plan et vous œuvrez pour quelque chose à long terme et de durable).

Le Compagnon


Le compagnon est né comme le révolté à la suite de l’épisode de Fréjus, alors que Jolinar pansait ses blessures auprès de ses sauveurs Malkavs. On retrouve au travers de cette personnalité, le guerrier à l’esprit chevaleresque, respectueux de la parole donnée et bon compagnon, une sorte d’idéal de chevalier de la Table Ronde en somme.

Respecter la Loi comme l’amitié, maîtriser l’art de la cours comme celle de la discipline, voilà les fondements du compagnon, le plus simple des trois personnalités de Jolinar mais aussi la plus sociable.

Hiérarchie des péchés de la Voie du Courtisan et de l’Accord honorable

1-      Ne pas honorer un accord.
2-      Ne pas punir l’échec venant d’un inférieur.
3-      Placer ses intérêts personnels avant ses devoirs et le respect de la parole donnée.
4-      Manquer de respect à ses supérieurs, maltraiter les inférieurs.
5-      Manquer d’hospitalité envers un pair.
6-      Accepter une décision jugée mauvaise.
7-      Manquer de protéger ses alliés et ceux qui sont aimés.
8-      Désobéir à sa hiérarchie.
9-      Refuser d’endosser la responsabilité de ses actes.
10-  Ne pas œuvrer activement à l’harmonie générale (entre soi, le groupe et la hiérarchie).

Le compagnon possède une double nature de passionné (vous trouvez votre joie dans une passion, ne vivez que pour elle… Vous cherchez l’excitation dans toute chose) et de déviant (vous avez des goûts étranges Votre pensée indépendante ne se satisfait pas de l’opinion générale). Le compagnon a une attitude de défenseur [4](vous protégez ce qui vous tient à cœur, que ce soit le système, votre parole ou votre honneur, vos amis ou alliés, un camp ou une faction).

Le véritable Jolinar


Quelques précisions sur la nature et les attitudes de Jolinar de Malkchour :

Passionné :
Vous cherchez l'excitation dans toute chose. (La nature… Mettre du cœur dans chaque chose faite et défendre avec… passion !… les idées et les causes défendues. Chaque personnalité de Jolinar est vécue par ce dernier avec sincérité)

Séducteur :
Quoi que vous fassiez, faites-le avec style. (attitude… A mettre en binôme avec Passionné… Le style est ce qui correspond à l’harmonisation entre le paraître et la passion du moment… En clair, l’habit fait le moine. Jouer la harpie ou le courtisan retors à la cours, espion et voleur dans la noirceur d’un refuge… Guerrier ou assassin face à l’ennemi… Erudit dans une bibliothèque… Cela dépend aussi de l’entourage, des affinités au sein de cet entourage)

Le binôme Passionné/Séducteur est le véritable fonds de Jolinar. Les attitudes liées aux « masques » du Vagabond, du Compagnon et du Révolté correspondrait en fait à des « rôles ». Le séducteur qu’est Jolinar joue à fonds la carte – même s’il le fait inconsciemment – de « l’habit fait le moine ». A bien y regarder, comme pour les voies propres à chaque « masque », rien n’entre en contradiction avec le « vrai » Jolinar…

VOIE DES REVELATIONS ET DE L’ILLUMINATION


Hiérarchie des péchés

10
Manquer de se dédier toutes les nuits à la recherche ou à l’étude de ses Révélations intérieures.

9
Ne pas prendre la vague quand la Bête se réveille. Utiliser la Bête quand celle-ci est au repos.

8
Ne pas chasser quand la soif se fait sentir (maximum exigé) et que vous avez du temps de disponible.

7
Ne pas acquérir des objets ou un savoir qui pourraient affecter le Destin (des vampires ou de l’humanité) ou de l’Histoire, ou de l’ordre établi.

6
Nier ses besoins vampiriques (préserver la vie et se restreindre au lieu de se nourrir et tuer, choisir la solitude plutôt que communiquer et partager avec autrui).

5
Ne pas exploiter les faiblesses d’autrui. C’est par la faiblesse aussi que les individus pourront dépasser le voile de leurs illusions et de leurs certitudes.

4
Refuser de porter la Bonne Parole (quelle qu’elle soit). La voie des Révélations et de l’Illumination postulent que ses suivants soient des mystiques en quête de sacré.

3
Agir de façon trop humaine ou trop bestiale. Le vampire est né de la fusion d’un homme et de la Bête, nier l’un ou l’autre, c’est briser son essence.

2
Manquer de tester régulièrement ses capacités et disciplines. Toujours lutter contre ses propres certitudes, veiller à sauvegarder son amoralité (et non pas son immoralité)… Connais toi toi-même !

1
Refuser de tuer quand cela peut servir vos desseins, à tout le moins quand tuer est nécessaire à votre survie. C’est l’une des premières bases de la morale : on ne doit tuer que pour une « noble » cause ou pour se défendre. La voie des Révélations et de l’Illumination ne considère pas le meurtre selon la morale mais selon son utilité et les besoins de l’individu (la Bête, la soif, la haine, la nécessité sont autant de « causes » valables, il n’y a alors pas à hésiter).

Philosophie de la voie des Révélations et de l’Illumination

La morale est une tentative des hommes de comprendre la nature qui les entoure et les dépasse, d’expliquer la dureté de la vie, ce qu’ils ont fini par appeler « Mal ». Les religions, quelques soient les réalités sous-jacentes (Dieu ou divinités, anges et démons, enfers et paradis, transmigration des âmes ou fantômes errant, etc…), sont des institutions qui encadrent l’humanité afin de la rassurer en lui donnant une clef morale d’explication de la Vie et du Monde. En clair, les religions sont des nourrices étouffantes qui empêchent l’humanité de devenir adulte. Seuls les mystiques et les ermites sont légitimes à porter témoignage du sacré et des dieux – les fous et les marginaux donc – tandis que les religieux ne sont que des hommes de pouvoir qui se sont accaparés une vision à seule fin de dominer les masses.

Pour les vampires, c’est la même chose : ce sont des créatures qui sont devenues des monstres pour les masses humaines apeurées, parce que la morale considère que l’immortalité n’est que le propre que des dieux ou des démons et que prendre un être humain comme nourriture, c’est mal… Comme si les hommes n’étaient pas des démons pour les animaux, et des monstres pour la nature…

Un vampire n’est pourtant pas plus mauvais qu’un humain qui tue une biche pour se nourrir ou qu’un lion qui tue une gazelle pour se nourrir. En cela, nous sommes tous des animaux et il est ridicule de se voiler la face et de nier notre nature carnivore de prédateurs.

Mais un vampire a eu une mère et un père humains, il est devenu humain, et en tant qu’humain, il porte en lui la civilisation, ce qui est le propre des hommes. Le vampire est une créature urbaine, qui ne se sent bien qu’au sein de cette jungle urbaine qu’on appelle ville. Le vampire, comme les hommes, communique par la parole, créé la beauté de ses mains, et communique avec les dieux par son être. En cela, nous réfutons ceux de nos frères qui ne se considèrent que comme des bêtes et nient en eux cette part humaine au seul profit de ce que nous appelons la Bête.

Mais au sein de la race des vampires, le principe sacré/religion existe tout autant que dans les sociétés humaines. Il y a ceux qui portent le sacré en eux, ou qui vivent d’une foi sincère (les Nosferatu ou les Malkavians font partie de ceux-là), et il y a ceux qui profitent du message pour asseoir leur domination somme toute bassement politique (commes les Lassombra et les Ventrue).

Et pourquoi pas finalement ? A chacun son rôle dans cette vaste comédie de l’existence… celui des Oracles devenus Fous, dans ce cas, est un rôle de Révélation. Ils sont ceux qui apportent la Foi, la mystique, la peur ou l’espoir, les prophéties ou la folie, qui justifient le besoin de la race de constituer des religions et des hiérarchies, de moraliser cette race de Bêtes sauvages à l’image des humains qu’ils méprisent pourtant si bien. Pressons de rire de cette mascarade, elle est nécessaire comme il est nécessaire de la titiller de temps à autres... ça ne fait jamais de mal de se moquer un peu. La flatterie n’a de sens que si elle est malmenée…



[1] Entre 1 et 3 nouvelles personnalités.
[2] l’équivalent d’un coma pour les vampires, suite à des blessures trop importantes ou par une soif trop forte et non épanchée
[3] Cette notion existe dans la Via Erebia mais n’est pas autant mise en avant.
[4] Que ce soit une quête, un ami, un trésor, selon les moments ou les circonstances… Mais ce qui est protégé est soit mis en avant en tant que tel, le reste étant +/- délaissé… Soit caché, et jamais montré à quiconque même des amis ou alliés, sauf si ce(s) dernier(s) est/sont intégrés dans ce qui est « pris à cœur » et à protéger en tant que tel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire